Hommage à la force de l’imaginaire et aux existences en marge, Sur les rails de Valérian Guillaume explore le destin singulier de « l’Homme-Bus », figure fascinée par les trolleys et par le mouvement. Un poème scénique où chaque arrêt devient une escale humaine, à découvrir du 4 au 15 novembre 2025 dans plusieurs lieux de Paris.
Un théâtre en mouvement
Conçue comme une création nomade, la pièce s’installe dans des lieux du quotidien — bibliothèques, mairies, centres d’art ou tiers-lieux — pour aller à la rencontre du public. Ce théâtre itinérant, porté par la
compagnie Désirades et coproduit par
La Colline – théâtre national, revendique une autre manière de faire circuler la parole : hors des plateaux traditionnels, au plus près des gens. Durant 50 minutes, on suit la voix de « l’Homme-Bus », personnage inspiré de
Martial Richoz, performeur lausannois interné dans les années 1980 pour son comportement jugé marginal. À travers ce monologue poétique, Valérian Guillaume rend hommage à ceux qui, par la rêverie et la créativité, réinventent leur place dans le monde.
L’Homme-Bus, poète du quotidien
Martial Richoz, surnommé « l’Homme-Bus », passait ses journées à imiter le son des trolleybus sur les trottoirs de Lausanne. Sa vie, faite de gestes répétitifs et de sons mécaniques, devient ici matière à poésie. Simon Jacquard, jeune acteur à la présence singulière, incarne ce personnage avec une sensibilité rare. Son interprétation, soutenue par la musique de
Victor Pavel, transforme le texte en partition sonore où cliquetis, sifflements et rythmes de rails deviennent langage. La scénographie signée
James Brandily et les costumes de
Paloma Donnini accompagnent ce voyage intérieur. Ensemble, ils donnent corps à un théâtre de la fragilité, où la marge devient territoire d’invention.
Une ode à la différence
À une époque où les questions de santé mentale et d’inclusion prennent une place centrale,
Sur les rails s’impose comme un espace de réflexion et de partage. Chaque représentation, suivie d’un échange, devient une halte dans le flux du réel — un moment suspendu pour interroger ce qui relie les êtres. Cette œuvre minimaliste, à la croisée du poème et de la performance, rappelle que la beauté peut surgir là où on ne l’attend pas. Cette création marque aussi la première étape d’une
Trilogie de la marge imaginée par Valérian Guillaume, qui poursuivra son exploration avec
Qui c’est celui-là et d’autres adaptations de ses romans. Un fil rouge : donner voix à ceux qu’on entend trop peu.
Informations pratiques
- Création : Valérian Guillaume
- Interprétation : Simon Jacquard
- Musique : Victor Pavel
- Durée : 50 min, dès 14 ans
Lieux et dates des représentations publiques
- Mardi 4 novembre 2025 à 18h30 – Villa Belleville, 23 rue Ramponeau, Paris 20e – métro Belleville
- Jeudi 6 novembre 2025 à 19h30 – Mairie du 20e (Salle des mariages), 6 place Gambetta, Paris 20e – métro Gambetta
- Vendredi 7 novembre 2025 à 19h30 – Mairie du 20e (Salle des mariages), 6 place Gambetta, Paris 20e – métro Gambetta
- Samedi 8 novembre 2025 à 15h30 – La Lucarne d’Ariane, 181 avenue Jean Jaurès, Paris 19e – métro Ourcq ou Porte de Pantin
- Mercredi 12 novembre 2025 à 19h00 – Bibliothèque Oscar-Wilde, 12 rue du Télégraphe, Paris 20e – métro Télégraphe
- Vendredi 14 novembre 2025 à 19h30 – Césure, 13 rue Santeuil, Paris 5e – métro Censier-Daubenton ou Campo-Formio
- Samedi 15 novembre 2025 à 17h00 – Césure, 13 rue Santeuil, Paris 5e – métro Censier-Daubenton ou Campo-Formio
Un spectacle discret, mais puissant, qui relie poésie, musique et humanité.
Sur les rails ne raconte pas une histoire : il en tisse plusieurs, à hauteur d’homme, là où le théâtre retrouve sa fonction première — celle de faire communauté.
Image par © Tuong-Vi Nguyen